Nathalie Ludwig cultive l’art du beau et la passion pour l’architecture d’intérieur

Véritable coup de cœur de la Rédaction, nous avons souhaité mettre en lumière la personnalité et le parcours de Nathalie Ludwig. Art de vivre, bien-être, luxe, cocon, lâcher-prise, autant de tendances qui pourraient définir le travail de cette designer franco-allemande installée depuis plusieurs années à Mougins, à quelques encablures de Cannes.


Crédits photos ©Frédéric Ducout

Séduite par la beauté locale, l’architecture et les couleurs du Sud de la France, Nathalie Ludwig a choisi cette région, source d’inspiration sans limite depuis des siècles pour les artistes. C’est à Mougins, dans les Alpes Maritimes, qu’elle a élu domicile, et travaille dans son agence avec ses collaborateurs. Elle transforme des biens en véritables écrins de luxe, imaginant une scénographie pour chaque pièce.

Rigoureuse, passionnée, son expérience et son talent en font une designer aujourd’hui reconnue et recherchée. Sensible à l’ambiance des lieux qui sont source d’inspiration, elle crée des espaces exclusifs sur mesure pour une clientèle internationale qui lui donne toute latitude pour l’agencement et la décoration de biens d’exception. Elle joue avec les matières, les couleurs, les formes, et les matériaux pour donner une âme à chaque pièce et à sublimer chaque détail. Telle une écrivaine, elle cherche à raconter une histoire et à donner un sens dans le choix des matières, des formes, des couleurs, des matériaux.

Ses réalisations sont multiples, ses créations sont uniques. La designer dessine, imagine, crée également du mobilier sur mesure. Elle a l’art de transformer des espaces, de créer des objets ou des motifs avec une aisance et une évidence déconcertantes.

Entourée d’une équipe d’artisans également passionnés par le beau et l’esthétique, elle n’hésite pas à bousculer les codes du luxe et à proposer des ambiances atypiques sans jamais perdre le fil de l’histoire qu’elle souhaite raconter au travers des lieux. Autant d’éléments qui nous ont amené à rencontrer Nathalie Ludwig afin qu’elle nous dévoile les secrets de sa réussite.

Crédits photos ©Nathalie Ludwig

Au fil des années, vous avez su vous forger une solide réputation dans le domaine de la décoration. Vous possédez plusieurs cordes à votre arc : décoratrice d’intérieur, créatrice de mobilier sur mesure… Pouvez-vous nous raconter votre parcours en quelques lignes et la genèse de cette passion ?
Je suis née en France, mais j’ai été baignée dans la double culture franco-allemande. J’ai toujours été passionnée par la décoration et ce, dès mon enfance. Très tôt je voulais être architecte d’intérieur, le mélange des genres, la mixité aussi de mon éducation y ont sans doute contribué. J’ai donc suivi des études d’architecture à Marseille et à Paris. Après mon diplôme, j’ai intégré tout de suite un cabinet allemand, grâce à la langue, et ensuite un cabinet international où j’ai forgé mon expérience grâce à la confiance et le savoir-faire de ma boss. Puis je me suis installée à Mougins. Je me suis mise à mon compte et j’ai repris le bureau d’études d’un ami qui était très bien situé et accessible facilement.

Quel est le profil de votre clientèle et quel est votre mode de travail ?
Ma clientèle se situe entre 35 et 55 ans, en grande majorité étrangère. J’ai la chance d’avoir des clients qui sont comme des « ambassadeurs » et qui n’hésitent pas à me recommander auprès de leurs amis. Au fil des années, j’ai tissé un réseau multiple, qui me permet d’avoir des clients fidèles qui souhaitent que je réalise des rénovations sur leurs différents biens, et auprès d’agents immobiliers avec lesquels je suis en contact régulièrement et qui proposent mes services. Cela m’arrive d’être appelée sur un bien avant l’achat, afin que je puisse déterminer si le projet des futurs acquéreurs est réalisable. C’est une première étape très intéressante pour moi, car je peux commencer en amont à me projeter sur une décoration et à tisser un lien avec des clients potentiels qui me font part de leurs souhaits.
Je travaille sur des projets de rénovation en France comme à l’étranger, que ce soit dans le Sud, souvent pour des résidences secondaires, au Koweït, en Allemagne ou à Londres. Comme je parle couramment trois langues, cela facilite les échanges avec mes clients et les différents corps de métiers sur place.

Crédits photos ©Nathalie Ludwig

À travers votre univers, vous dévoilez un art de vivre méditerranéen qui alterne entre élégance, raffinement et sobriété, associant à la fois esthétique contemporaine et artisanat d’excellence. Vous puisez votre inspiration dans le mélange de vos influences multiples. Votre moteur est le respect du « Bel Ouvrage ». Qu’entendez-vous par là ?
J’entends par « Bel Ouvrage », mon côté perfectionniste tant dans les finitions que je souhaite les plus parfaites possibles, que dans l’art du détail. Chaque projet nécessite des temps d’échanges avec mes clients, dans le choix des matériaux, des objets, des ambiances et avec mes équipes afin de trouver un équilibre esthétique et structurel.

Vous arrive-t-il de travailler sur un projet intégré et global ? Non seulement concevoir l’intérieur, mais également travailler sur le plan directeur, l’architecture et la conception graphique ? Et quel a été votre plus grand défi en termes de réalisation ?
Cela m’arrive en effet de proposer une solution complète de rénovation. Bien sûr, je travaille main dans la main avec un ingénieur structure, des paysagistes, des artisans, un architecte DPLG, ce qui me permet de suivre des projets dans leur globalité, et surtout ce qui ne laisse place à aucun détail perdu.
L’un de mes plus gros défi a sans doute été de m’occuper de la maison d’un confrère ! Ce qui est le plus délicat, c’est de respecter les délais, ce qui est loin d’être évident dès lors que lorsque l’on démarre un chantier, il peut y avoir des retards et des facteurs impondérables. J’ai eu la chance de travailler sur un très beau bien à rénover complètement, avec des travaux très importants tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Les clients m’avaient donné carte blanche sur l’ensemble d’un projet hyper luxe qui a duré plusieurs mois. J’avais toute liberté de transformer, agencer et décorer comme je le souhaitais. Je n’avais aucune retenue tant dans le choix des accessoires que des couleurs et des matières. En outre, depuis presque trois ans et demi, je travaille sur un projet avec des contraintes techniques et urbanistiques qui sont compliquées dans le Sud. A ce jour, c’est mon plus gros challenge.
Au terme de chaque rénovation, ce qui est le plus agréable, c’est de voir la réaction des clients lorsqu’ils prennent possession de leur bien.

Crédits photos ©Nathalie Ludwig

Chaque année, en décoration, une couleur Pantone est choisie comme nuance tendance (Peach Fuzz pour 2024). Elle se retrouve aussi bien dans les objets que dans les tapis ou les papiers peints… Les architectes d’intérieur disent souvent que les tendances en architecture sont moins impactantes que dans la mode. Partagez-vous ce sentiment ? Vos clients sont-ils sensibles aux « modes » chromatiques, ou bien préfèrent-ils vous laisser carte blanche pour créer une atmosphère qui leur ressemble et qui s’adapte au lieu, sans être influencés par des tendances de « fast déco » ou de « fast design »?
Oui, en effet la « mode » en décoration est moins importante que l’habillement, cependant accessoiriser est facile (comme dans la mode) sans avoir à tout refaire. Mes clients préfèrent en général me laisser créer des ambiances plutôt intemporelles et « classiques » pour faire l’analogie comme le « jean » dans la mode qui se combine avec tout, et peut s’accessoiriser à volonté. Je ne suis pas inconditionnelle de la « tendance » qui vieillit souvent mal ! On ne change pas de canapé comme de pullover… Et ma clientèle n’est pas dans cet état d’esprit de « fast déco ».
Mais depuis quelques temps, nous devons faire face à une difficulté majeure. En cours de rénovation, certains clients peuvent être changeants dans leurs choix. Ils ont du mal à rester focus sur une idée sans changer d’avis par rapport au cahier des charges, et veulent modifier certains aspects du projet. Ce qui nous oblige à leur rappeler qu’il faut garder une ligne directrice et ne pas s’éloigner des choix initiaux. C’est compliqué à la fois d’un point de vue esthétique et financier. Mon credo est « le mieux est l’ennemi du bien ! »

Pendant très longtemps, le métier d’architecte d’intérieur a été dominé par les hommes. Depuis quelques décennies, les femmes ont su s’imposer en apportant leur propre vision de la décoration d’intérieur, avec leur sensibilité et leurs émotions. Charlotte Perriand, créatrice de génie, architecte, designer, pionnière de la modernité, a été l’une des premières femmes à avoir su s’imposer et à imposer son style. On dit souvent qu’il est facile de reconnaître la signature d’un architecte d’intérieur. Comment pourriez-vous définir la vôtre ?
Si je devais définir la signature de mon travail, ce serait le luxe dans la simplicité, les lignes pures et les détails qu’en général personne ne voit mais qui font toute la différence. Ce serait également l’émotion, le temps et l’écoute, retranscrire au mieux les attentes des clients afin qu’ils se sentent vraiment bien chez eux.

Agence d’architecture Nathalie Ludwig SAS : 799, avenue de Tournamy 06250 Mougins
+33 (0)6 61 35 31 77

Crédits photos ©Frédéric Ducout, Nathalie Ludwig

www.nathalieludwig.com

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