Située près du canal St Martin à Paris, Maison Poursin est l’une des plus anciennes manufactures parisiennes en activité. Dernière bouclerie française, elle est spécialisée depuis sa création en 1830 dans la fabrication de bouclerie et cuivrerie en laiton pour la sellerie et les harnais d’attelage des chevaux.
Son histoire commence sous le règne de Louis Philippe 1er dont Maison Poursin est le fournisseur. À cette époque, Maison Poursin qui équipe les gibernes napoléoniennes et les ornements de carrosses ainsi que les chevaux et diligences, acquière une grande renommée en imposant son savoir-faire d’excellence.
Ses articles fondus pour la sellerie et les harnais lui vaudront de nombreux prix aux Expositions universelles de 1880 et 1914. Elle équipera en partie les huit chevaux du carrosse d’Élisabeth II pour son couronnement.
Lorsque l’automobile fait de l’ombre aux chevaux, Maison Poursin démarre la production d’articles pour la maroquinerie (boucles, anneaux…) inspirés par l’univers équestre.
De grands noms de la maroquinerie de luxe alors malletiers, selliers ou jeunes créateurs, connus aujourd’hui, franchiront le 35 rue des Vinaigriers, près du canal St Martin à Paris XIème, à la recherche d’une boucle d’exception. L’ardillon Poursin s’impose comme la signature de la Maison. Il se reconnaît à sa forme courbée et légèrement biseautée afin de caresser délicatement le cuir sans l’abîmer.
À partir de 1952, quand les équipements pour les chevaux disparaissent, Maison Poursin accompagne l’essor de la maroquinerie haut de gamme et en fait son activité principale.
Il faudra attendre les années 80 et l’engouement pour l’attelage de loisir pour que Maison Poursin reprenne la fabrication d’articles pour le harnachement des chevaux en s’appuyant sur d’anciens modèles dont les matrices ont été conservées précieusement.
Maison Poursin, qui participe à l’enrichissement de notre patrimoine, mais également à l’écriture de notre histoire qu’elle conjugue au présent, continue à produire des fournitures pour la sellerie et la maroquinerie de luxe dans ses ateliers parisiens.
Depuis 1890, toutes les étapes de fabrication sont restées à l’identique, chaque ardillon nécessite un outil particulier d’assemblage et chaque boucle a sa matrice, sa machine et son ouvrier pour produire des pièces en laiton, matériau résistant et recyclable, aux vertus antibactériennes, il est aussi inoxydable.
Elle compte parmi ses clients historiques La garde Républicaine, Le Cadre Noir de Saumur, équipe les gardes royales d’Europe et fournit l’ensemble des haras et selliers de France.
Pour la maroquinerie, Maison Poursin a obtenu au fil des ans la confiance de prestigieuses maisons telles que : Vuitton, Chloé, Balmain, Courrège, Lanvin, Pinel et Pinel, Ateliers Heschung, Isabel Marant, en réalisant parfois des pièces inspirées de la tradition du monde équestre. Aujourd’hui, elle ouvre ses portes à une nouvelle génération de créateurs et stylistes, Beaulieu Paris, Domestique, Archipel, Aline Schmitt, Isaac Reina, Avellano Arthur, Le Soulor, Damien Beal… désireux de côtoyer qualité et prestige.
Maison Poursin sauvée par Karl Lemaire (Groupe AC.DIS)
Autodidacte passionné par les arts, la culture et l’Histoire, Karl Lemaire est depuis 1994 à la tête d’AC.DIS avec le souhait de privilégier l’humain à la rentabilité. En 2003, l’entreprise a sauvé la fonderie Atelier Montlouis à Paris (XIème) puis en 2013, la société Daudé Fabrication créée en 1828 par G. Daudé, l’inventeur de l’œillet en métal. Trois ans plus tard, Karl Lemaire reprend Maison Poursin, au bord de l’agonie, lui donnant un nouveau souffle tout en préservant ses valeurs.
« On peut travailler comme avant, venir voir sur place les ouvriers travailler un produit commandé sans systématiquement passer par un dessin envoyé par ordinateur au bout du monde. »
Karl Lemaire
Maison Poursin : 35, rue des Vinaigriers 75010 Paris
Crédits photos ©Maison Poursin
