Palais Beit Al Noor : nouvel écrin au cœur de Marrakech

Derrière les remparts ocres de la médina, une demeure exceptionnelle du XVIIIᵉ siècle renaît sous un nouveau jour. Le Palais Beit Al Noor, entièrement restauré, ouvrira ses portes le 1er novembre 2025. Plus qu’un hôtel ou un riad, Beit Al Noor, « La Maison de la Lumière », invite à découvrir un univers où l’âme du Liban rencontre l’art de vivre marocain.


Crédits photos ©Palais Beit Al Noor

Palais Beit Al Noor
Marrakech, Medina, Zaouia Abbassia, Rue Sidi Ghanem
www.palaisbeitalnoor.com

Crédits photos ©Palais Beit Al Noor

Joëlle et Nicolas Delsuc, couple franco-libanais, ont imaginé Beit Al Noor comme un pont entre leurs racines et Marrakech, ville dont l’énergie et les contrastes les ont immédiatement séduits. Ils ont ainsi recréé, au cœur de l’ancienne cité impériale de l’ouest du Maroc, un lieu où résonne l’esprit des maisons libanaises de leur enfance, entre hospitalité, lumière et mémoire.

Niché au cœur de la Médina historique de Marrakech -site du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985-, le Palais Beit Al Noor a subi des rénovations minutieuses pour restaurer sa grandeur d’antan. Passées les portes du Palais, avec ses effluves d’épices, son agitation vibrante et ses artisans au travail, on pénètre dans une oasis de calme et de fraîcheur. A l’intérieur, la beauté se révèle dans la lueur tamisée des lanternes, le murmure discret des fontaines et les senteurs délicates d’eau de rose et de jasmin.

Avec seulement douze chambres, dont quatre suites, chacune portant le nom d’une voix libanaise emblématique – Khalil Gibran, Fairuz, Said Akl ou Majida El Roumi -, le Palais se veut un refuge où le raffinement se mêle à la chaleur de l’hospitalité.

Ce Riad est un lieu où l’histoire et l’architecture s’entremêlent, composé de trois bâtiments distincts connectés pour créer une expérience unique : la Medersa, cour inspirée des anciennes écoles de savoir -hommage vivant à l’incroyable savoir-faire artisanal des artisans marocains ; le Berbère, au charme plus rustique ; et la Douheria, repensée comme un sanctuaire mêlant douceur traditionnelle et modernité.

Les Terrasses et la Table

Deux terrasses surplombent les toits ocres de la médina et, par temps clair, dévoilent la silhouette majestueuse de l’Atlas. Au lever du soleil comme à la tombée du jour, elles invitent à savourer des moments hors du temps. Un restaurant réservé aux hôtes propose une cuisine métissée et parfumée -aux accents du Maroc et du Liban- préparée chaque jour avec des produits frais et de saison.

Elégance intemporelle : l’artisanat comme fil conducteur

Les arches du Palais Beit Al Noor sont nées de la patience, du silence et des mains d’un maître plâtrier – Crédits photos ©Palais Beit Al Noor

La décoration du Palais Beit Al Noor conjugue l’influence marocaine et l’esprit libanais, créant un dialogue subtil entre ces deux cultures aux traditions riches et inspirées.

L’architecture favorise une transition naturelle entre les espaces intérieurs et extérieurs, faisant de la lumière un élément central. Chaque recoin du Palais Beit Al Noor met en valeur l’excellence de l’artisanat marocain et la vitalité des savoir-faire authentiques.

Toutes les techniques ancestrales, héritage des maîtres artisans, sont à l’honneur. Les plafonds en bois, peints à la main avec des couleurs chatoyantes, dialoguent avec les zelliges finement taillés et assemblés, formant une mosaïque harmonieuse.

Les sols, habillés de marbre blanc et vert disposé en damier, accentuent la majesté des espaces. Dans les chambres, ils se parent de « carreaux de ciment » aux motifs géométriques et colorés, inspirés des anciennes maisons libanaises -les motifs complexes, les couleurs vibrantes et la nature artisanale de ces carreaux en ont fait une marque dans les régions méditerranéenne et nord-africaine, ajoutant chaleur et personnalité aux maisons depuis des générations-, tandis que des tissus aux tons doux créent une atmosphère accueillante et chaleureuse.

Au cœur de l’architecture marocaine on trouve l’utilisation du plâtre. On le retrouve dans le palais, au-dessus des zelliges. Les murs et les arcs sont recouverts de délicates moulures en plâtre, réalisés selon la technique du gebs. Pendant plus de huit mois, un Maâlem a sculpté, ciselé et réalisé de réelles œuvres d’art. Un dialogue intime entre tradition et patience.

Au Maroc, le plâtrage n’est pas un simple ornement mais un art sacré -un dialogue avec la lumière, l’ombre et le temps. Depuis les dynasties Almoravid et Almohad, mosquées, madrasas et riads sont habillées de cette dentelle de pierre.

Ici cependant, un motif raconte une autre histoire : la fleur de lys. Inconnue de la tradition marocaine, elle vient du Liban, où elle symbolise depuis longtemps la noblesse, l’endurance et la résilience.

Chaque arche de Beit Al Noor devient un pont : entre le Maroc et le Liban, entre la mémoire et la promesse, entre la maison qui est construite et les racines qui sont portées et mises en avant.

Crédits photos ©Palais Beit Al Noor

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